Faut-il sans cesse courir après le bonheur ?

18 janvier 2019 Méditation, SMILE

Soyez heureux, comment trouver le bonheur, etc., etc.…  Le bonheur est à la mode !

Dans un monde pourtant de plus en plus violent, et de plus en plus individualiste, il semble que le bonheur soit pourtant quelque chose de facilement accessible. Même au travail ! Certaines sociétés recrutent désormais des Chief Happiness Officer (CHO), qui sont des responsables du bonheur.

Il faut être heureux avec ses proches, heureux au travail et même heureux avec soi-même. Et quand je dis, il « faut », je choisis volontairement ce mot. Être heureux est presque une obligation !

Et croyez-le ou pas, il paraît même qu’il existe des recettes pour trouver le bonheur. Des retraites de Yoga, des séminaires de travail, des livres, des millions d’articles sur le net, des milliards de photos et de citations sur instagram ou sur Facebook…

Mais comment s’y retrouver ? D’abord, qu’est-ce que le bonheur ? Faut-il se fier à tout ce que l’on lit ou voit ? Y a-il un bonheur universel ?

Tout d’abord, qu’est-ce que le bonheur ?

Je me suis souvent posée la question. Et c’est aussi un sujet de discussion qui peut être très animé lorsque l’on en discute entre amis.

C’est en effet, une notion très difficile à définir, et de nombreux philosophes et écrivains se sont essayés à en donner une définition… faisant l’objet de livres entiers. C’est pour dire que ce n’est pas facile de résumer en une ligne ce qu’est le bonheur.

Mais si l’on se réfère au dictionnaire, le mot bonheur se définit comme : un état de complète satisfaction. C’est déjà un bon départ pour en parler.

Un état de complète satisfaction… Avouons que ça fait rêver.

Mais si l’on y réfléchit vraiment, il est clair que le bonheur, selon cette définition, est inaccessible. Quelle que soit notre situation, personne n’est jamais vraiment satisfait de ce qu’il a. C’est la nature même de l’homme qui veut cela. On a tous tendance à en vouloir toujours plus.

Aussi, soyons clair. Le bonheur, tel qu’il se définit, est quelque chose d’inatteignable surtout dans nos sociétés occidentales qui nous poussent à être d’éternels insatisfaits.

En revanche, si l’on se réfère à ce qu’il se dit, certains l’ont atteint. Il s’agit des moines tibétains ou des bouddhistes, qui ont appris à renoncer à tout.

La clé du bonheur résiderait-elle dans la renonciation ?

Mais encore faudrait-il s’assurer qu’ils sont vraiment heureux. Je ne connais personnellement aucun moine tibétain dans mon entourage.

Mais revenons chez nous, et soyons réaliste, mais surtout soyons moins ambitieux.

Ce qu’il faut, c’est tendre vers le bonheur, et plus particulièrement tendre vers SON bonheur. Se poser les bonnes questions, et trouver ses propres bonnes réponses. Mais en général, le problème, c’est que l’on se laisse influencer par ce que l’on nous « vend ».

Et c’est pour cela que c’est, pour certains très difficile d’être heureux.

Mais pourquoi est-ce si difficile d’être heureux ?

Si tant d’efforts sont menés pour nous conduire vers ce sacré bonheur, c’est qu’il y a un public prêt à investir de son temps et de son argent pour y parvenir. Et effectivement, la quête du bonheur se vend bien.

Mais c’est aussi en grande partie parce que l’on nous vend du rêve. Ou que l’on ne fait croire que le bonheur, c’est être riche, de s’offrir maison de luxe, des séjours sur des îles paradisiaques, etc., etc. Et bien sûr, tout ceci avec un corps parfait, digne d’une barbie. Même lorsque nous sommes enfants, on nous fait croire aux contes de fées. Tout est toujours beau et se termine toujours bien.

On nous vend du rêve, des illusions, et cela depuis notre plus tendre enfance.

 

Nous sommes formatés à penser que le bonheur existe, et qu’il faut passer sa vie à se battre pour obtenir une vie parfaite.

Ce qui crée, par ailleurs, des tensions entre les gens, de la jalousie, de la haine. Le contexte social actuel en est la preuve.

Autre conséquence, le mal-être et le nombre grandissant de dépressions. Combien de gens sombrent dans la dépression ou dans d’autres maladies psychiatriques, car ils ont une image déformée d’eux-mêmes. Une image qui les font se sentir inférieurs, moins bien que…, ou alors parce qu’ils vivent en porte à faux avec ce qu’ils sont vraiment.

J’ai une amie qui a été poussée par ses parents à faire de longues études. Objectif : gagner de l’argent plus et toujours plus. Pour eux, l’argent, c’est la clé du bonheur. Mais elle, elle voulait faire du théâtre, et en vivre. Elle a pourtant fait un bac +7, et elle gagnait 8 000 € par mois à 28 ans. Mais, parallèlement se développait un mal insidieux en elle, et ce depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, à 30 ans, elle pèse 38 kg. Elle est anorexique et ne peut plus travailler…

Comment réussir à être le plus heureux possible ?

Je n’ai malheureusement pas de recette magique. Juste quelques éléments de réponse qui, pour ma part, contribue à mon bonheur. Les voici.

Être en accord avec soi-même

À mon avis, une première façon d’être heureux, c’est d’être en accord avec soi-même. Et pour cela, oui, il faut se battre. Si je prends mon exemple (et croyez-moi, je n’ai pas trouvé le bonheur et l’épanouissement absolu…loin de là), j’ai travaillé des années dans le marketing, alors que ça ne plaisait pas du tout. Me lever le matin pour travailler était devenu une véritable corvée, au point d’en avoir une boule au ventre et plus aucun repères. Je vous parle de vrais repères, ce qui signifie respecter vos envies, vos besoins et ce que vous êtes.

J’ai alors pris la décision de changer. D’être en accord avec ce que j’avais vraiment envie de faire. J’ai tout lâcher. Je suis partie faire un tour du monde avec mon sac à dos, et quand je suis revenue, j’ai pris la décision de tout faire pour faire le métier que j’aime. Ce tour du monde fût l’expérience la plus difficile de ma vie car je me suis retrouvée avec moi même et face à mes réels besoins.

En rentrant, j’ai fait des formations à gogo, j’apprends beaucoup des autres, je m’appuie sur des mentors que j’admire et j’ai fini par monter mon entreprise. C’est le début et je sais que j’ai enfin trouvé ma voix.

Et voilà. Je me lève enfin de bonne humeur !! Et même si ce n’est pas toujours facile, car la vie d’entrepreneur est une difficulté à elle toute seule, j’aime ce que je fais. Et ça contribue à mon bonheur.

Petite anecdote : hier, je travaillais dans un Starbuck, et je me suis mise à discuter avec mon voisin de table (j’ai cette capacité à parler avec tout le monde, et souvent dans des circonstances assez improbables (rires)), et ce monsieur m’a posé la question: “Pourquoi avoir quitté la sécurité pour vivre un rêve parfois un peu idéaliste ?”.

Monsieur d’une soixantaine d’années qui ne comprend pas “encore” l’évolution du travail chez nous les jeunes mais avec lequel j’ai pris un malin plaisir à échanger. Ce fossé des générations m’étonnera toujours et est si intéressant après tout (ça me fait penser à une idée d’article).

Je lui ai simplement répondu : “je préfère avoir le sourire dans une vie “bohème” qu’un mal-être profond dans une vie qui parait plus normale aux yeux de tous. De plus la normalité n’existe plus et  je vivrais toujours ma propre normalité et non pas celle des autres.”

Il m’a regardé assez chaleureusement en me répondant “vous avez tout à fait raison”.

 

e culte du bonheur est-il réel ?

Ne pas se comparer aux autres – Savoir se contenter de ce que l’on a

Un des grands dangers dans la recherche du bonheur, c’est également de se comparer aux autres. Vouloir être mince comme Angelina Jolie, vouloir un appartement plus grand que sa copine, vouloir le dernier IPhone pour épater la galerie. Les exemples ne manquent pas.

Cette course à être « toujours plus » et « toujours mieux » que l’autre est toujours vouée à l’échec.

On trouvera toujours quelqu’un qui aura plus que nous. Vivre ainsi, c’est vivre dans une éternelle insatisfaction. C’est un combat perdu d’avance, d’autant que lorsque l’on vit comme cela, on ne profite même pas de ce que l’on a.

Il faut donc apprendre à se comparer à ceux qui ont moins, et pas à ceux qui ont plus. Je sais c’est facile à dire, mais c’est tellement vrai !

 

Se fixer des objectifs atteignables et se donner les moyens de les atteindre

Que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle, le bonheur passe aussi par une bonne connaissance non seulement de ce que l’on veut mais aussi de ses limites. Se fixer des objectifs surdimensionnés ne sert à rien, qu’à vivre des déceptions encore plus grandes.

Si dans votre vie amoureuse, vous attendez le prince charmant, beau riche et intelligent, vous n’êtes pas là de le rencontrer. Et vous risquez fort d’être seule un long moment. Il faut savoir être réaliste et prendre les gens tels qu’ils sont, et pas tels que nous voudrions qu’ils soient. Il faut également faire l’effort de le chercher. En général, il ne frappe pas à la porte…

Dans la vie professionnelle, et je vous en ai déjà parlé plus haut… il est essentiel de faire un métier qui nous plaît. On y passe au moins 8 heures par jour, si ce n’est plus avec le transport… Alors même s’il on a fait « une erreur de jeunesse », on peut très souvent la réparer si on le veut vraiment.

En tout cas, faute de ne pas être vraiment heureux, on peut tous mettre en place des actions qui nous rendront moins malheureux.

Conclusion

Il n’y a pas qu’un seul bonheur. La vie est une somme de petits bonheurs qu’il faut savoir apprécier aux moments où ils sont là.

Chacun est maître de son destin, et est responsable en grande partie (pas toujours, je vous l’accorde), de ce qu’il fait.

Ce qu’il faut aussi retenir, c’est que nous avons tous une vision différente du bonheur. Le point commun reste qu’il faut être en accord avec soi-même et surtout savoir apprécier ce que l’on a. Que l’on soit d’accord ou pas, l’inverse est encore plus vrai. Plus on est en désaccord avec ce que l’on est, plus on souffre.

En effet, beaucoup de gens ont beaucoup de choses et pourtant, ils ne sont jamais vraiment heureux. Il suffit de regarder toutes ces stars telles que Amy Winehouse ou Avicii qui semblaient avoir tout : talent, argent, amour… et qui ont fini par se suicider. En fait, ils avaient tout mais leur vie ne leur plaisait pas. L’un comme l’autre avait envie d’une vie paisible, et se sont forcés à vivre en porte à faux avec leur vraie personnalité.

Le bonheur est donc avant tout la mise en adéquation entre ce que l’on a envie de vivre et ce que l’on vit. Plus on s’en approche, plus on est heureux.

À très bientôt !

Charlotte Vallet

Sophrologue et Hypnothérapeute à Paris et proche banlieue